Le signe est là qu’à son retour nous devons faire ce qu’il aime pour témoigner qu’il est Amour.

Deux disciples courent vers le tombeau tôt le matin de Pâques. Jean arrive le premier. Pierre suit. Une lecture du monde serait de conclure que Jean est plus sportif, meilleur en course. Les critères du monde ne valent pas quand il s’agit de la foi. Pierre porte encore le poids de son reniement, malgré le regard du Christ qui l’a fait pleuré abondamment. Il avance plus lentement. La mort du Christ le laisse seul avec son remords. Ce regard, se dit Pierre, j’aimerais le revoir. Un amour, d’un moment sur terre, même intense, ne me suffit pas pour vivre joyeux.
Non, je n’arrive pas à y croire. Le tombeau est vide. C’est pas possible! il y a toujours un cadavre après la mort? Et voilà, que Jésus me parle au coeur et me demande: « M’aimes-tu? ». Je pleure à nouveau, mais de joie. Je suis vraiment pardonné. Ton amour ne peut pas s’éteindre et tu es vraiment mort au péché. Seigneur, oui je t’aime. Ma vie maintenant, elle est pour toi.
La foi commence quand Jésus devient le tout de notre pauvre vie. C’était le chemin d’Arnaud BELTRAME, le gendarme assassiné, depuis sa conversion il y a deux ans. « On ne peut comprendre son sacrifice, si on le sépare de sa foi personnelle » dit Marielle, la femme qu’il devait épouser religieusement un mois plus tard. Et d’ajouter: « c’est avec beaucoup d’espérance que j’attends de fêter la Résurrection de Pâques avec lui ».
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour les autres, y compris pour ses ennemis. Il y a autant d’héroïsme à vivre ce signe du Christ, au quotidien, humblement et fidèlement, là où Dieu nous a planté.

Baudoin, prêtre